histoire de saint mihiel

Saint-Mihiel n’a pas toujours été une ville de garnison. Si l’on remonte à ses origines, elle baigne dans la légende avant d’être une ville de moines et de curés, puis la ville de garnison que je viens de découvrir. Les péripéties de sa fondation et de sa riche histoire ne peuvent que le démontrer.

Elle débute modestement sous l’aspect d’une simple villa(1) mérovingienne du nom de Godonecourt (ou encore Godlnecourt). On peut en déduire qu’un certain Godon (ou Godin), l’avait crée et, fort modestement, lui avait donné son nom. On ne sait comment il vivait, ni quelles étaient ses relations avec les autres seigneurs voisins. Peut être vivait-il à peu prés en bonne intelligence avec eux, mais il est plus que probable qu’il leur faisait la guerre de temps en temps pour se défouler et montrer à ses paysans combien ils avaient besoin de lui pour les protéger. L’histoire des temps mérovingiens abonde en faits semblables.

[1] Le mot latin -Curtia correspond au français -court et désigne une cour de ferme. Il révèle un peuplement franc des années 500.

 

Par contre, on sait pertinemment qu’il avait de sérieux problèmes avec les fées, bien qu’on ignore toujours la raison de leurs différents. La seule chose que l’on sait est que notre homme avait réussi à se mettre sept fées à dos. Les choses en étaient arrivées au point où les fées résolurent de détruire son domaine, histoire de mettre un terme à leurs problèmes en supprimant leur adversaire. Mais, voulant lui préparer un coup fourré plus vicieux que celui d’une simple baguette magique, elles avaient imaginé quelque chose de diabolique, un genre d’arme secrète. Elles l’avaient concoctée entre deux évolutions aériennes sur leurs balais pendant une nuit de sabbat.

Les sept fées, s’aidant d’un sortilège que personne jusqu’ici n’a eu la curiosité d’approfondir, étaient parvenues à extraire chacune un immense rocher des carrières voisines et les avaient immergés l’un à coté de l’autre en forme de barrage dans les eaux de la Meuse, si bien que son niveau monta peu à peu. On peut même imaginer nos sept fées, satisfaites du résultat, se payant une pinte de bon sang devant les lamentations impuissantes de leur victime. Pour des raisons climatiques évidentes, cette entreprise a du être programmée au printemps, lors de la fonte des neiges.

Godin n’étant pas ingénieur des Ponts et Chaussées, fut pris au dépourvu par la lente montée des eaux qu’il était incapable d’endiguer. Faute de savoir s’opposer aux caprices des fées et de la nature, il ne lui restait qu’à adresser de ferventes prières à Saint-Michel, le sauveur tout indiqué dans les cas désespérés. Ses prières durent avoir eu une force de persuasion remarquable, car l’Archange en modifia son carnet de rendez-vous et décida d’intervenir avec la force de frappe de ses milices célestes. A leur intrusion inattendue au milieu de leurs maléfices, les sept fées en ressentirent une terreur salutaire.

Avant de les chasser dans leurs antres, Saint-Michel les obligea à remettre les sept énormes blocs en place sur le versant de la colline d’ou elles les avaient tirés, démontrant l’efficacité se sa protection s’il en était encore besoin, Ils s’y trouvent encore de nos jours et ne constituent plus qu’un pacifique but de promenade (2) . Godin, soulagé par l’heureuse conclusion des événements, décida par gratitude de donner le nom de l’Archange à son domaine. Il lui devait bien ça.

[2] J’en ai parlé au chapitre précédent.

 

Le hasard, mais aussi leur profonde dévotion, voulurent que le comte austrasien Wulfoald(3) et la comtesse Adalsinde(4), qui tenaient le château voisin de Dripion(5), allèrent an pèlerinage au Mont Gargano(6) dans le sud de l’Italie. Ils en ramenèrent des reliques de la même manière que nous ramenons maintenant du Chianti ou des verroteries de Murano.

3] Son nom signifie: Fameux parmi I.. loup.. Il descendait sans doute d’un autre Wulfoald, maire du palais de Dagobert Il et adversaire des Pippinides.

[4] Son nom signifie: Noble Voyageuse

[5] aujourd’hui Heudicourt

[6] c’est l’ergot de la botte italienne.

 

Nos dévots personnages étaient si fiers de leurs reliques qu’ils les emmenaient même à la chasse. C’est peut être bizarre à première vue, mais c’était leur droit et d’ailleurs, ils avaient toujours un curé ou un moine pour les porter à leur place.

Un jour de distraction, alors qu’ils venaient de chasser aux environs de la montagne de Castellion(7), ils les oublièrent suspendues à la branche d’un arbre. Ils s’en rendirent compte au retour et revinrent aussitôt pour les récupérer. Mais quand Wulfoald tendit la main pour les détacher, la branche se releva toute seule. Il se crut tout d’abord le jouet d’une illusion, regarda attentivement la branche, l’arbre et le sac de reliques et n’y constata rien d’anormal. Mais chaque fois qu’il recommençait son geste, la branche en faisait autant de son coté, mettant chaque fois les reliques hors de son atteinte.

[7] aujourd’hui Saint Christophe

 

On imagine son expression, d’abord surprise, puis désappointée avant qu’il ne comprenne qu’il était le témoin d’un miracle, les reliques lui faisant ainsi comprendre qu’elles ne voulaient plus quitter les lieux.

Le comte et la comtesse ne pouvaient faire autrement que bâtir un lieu sacré pour abriter ces reliques autant éloquentes que têtues. Ils les laissèrent sur place, convaincus qu’elles ne risquaient pas de disparaître. Je pense même qu’ils passèrent la nuit à tracer les plans de la chapelle et à commander les matériaux car la légende précise que les travaux débutèrent le lendemain même. C’était la première abbaye Saint-Michel qui date de l’an 709. Détruite depuis longtemps, il n’en reste plus que les ruines d’un cloître et d’une petite chapelle au milieu des bois, prés de la ferme Saint-Christophe.

L’armée, sans doute informée des faits en question, en a tiré les conclusions qui s’imposaient en inventant les faisceaux. C’est pourquoi nous rangeons nos fusils de cette manière. Il nous est formellement interdit de les accrocher aux branches. Les crédits militaires n’y suffiraient pas.

Wulfoald, probablement aussi mal conseillé que mal inspiré, ne s’était pas rallié à temps à Pépin le Bref quand, an 751, il déposa le dernier roi mérovingien de service avec la bénédiction intéressée du pape Boniface. Des textes de l’époque nous apprennent que Pépin dut venir le déloger de son château. Wulfoald fut condamné à mort pour haute trahison en 755 et ses terres furent confisquées au profit de l’abbaye de Saint-Denis. Son abbé Fulrad, qui n’en demandait pas tant, estima que la Pépin avait eu la main trop lourde. Il réussit à obtenir, non sans mal, la grâce du condamné dont on ignore le sort. L’abbé Fulrad, une fois envoyé en possession par les arrêtés du jugement, développera notablement ce petit établissement religieux.

L’emplacement du monastère convenait par contre assez peu aux besoins de la vie. Les moines se plaignaient des corvées d’eau, des problèmes de simple approvisionnement aussi bien que de l’isolement auxquels ils étaient soumis. Smaragde(8), conseiller de Charlemagne, élu abbé vers 805, soucieux de répondre à leurs justes revendications, le transféra au confluent de la Meuse et de la Marsoupe, où il se trouve encore, bien qu’il ait été considérablement remanié depuis. Il ne reste des anciens bâtiments que la porte romane de la façade ouest. Il avait quand même laissé un prieuré à l’emplacement primitif.

[8] D’origine syrienne, son nom signifie: vert, avant de désigner les écologistes

 

La régIe fut modifiée en 817 par Benoît d’Aniane(9). Chargé par l’Empereur Louis le Pieux de réformer les monastères de l’Empire, il reprenait la régIe bénédictine en insistant sur la séparation d’avec le monde. Après Smaragde, un de ses successeurs devint chancelier de Charles le Gros(10).

[9] Benoît (750-821), fils du comte de Maguelonne, fonda Aniane en 780

[10] Charles lII (839-888) fils cadet de Louis le Germanique, empereur en 881, roi de France en 884

 

Après un saut de plusieurs siècles dans le temps, Saint-Mihiel tombe dans l’héritage de la comtesse Sophie de Bar en 1033. Celle ci, mariée à Louis de Mousson, avait pris le parti du pape contre l’Empereur pendant la querelle des Investitures(11).

[11] Les évêques étant aussi de grands seigneurs, dépendaient à la fois du pape et de l’empereur. La question était de savoir qui devait les nommer

 

Evoquons en brièvement les conséquences. Sigefroi, abbé de Saint-Mihiel, soutenu par les comtes de Bar et l’évêque de Toul, avait pris le parti du Pape parce que tout simplement le comte-évêque de Verdun soutenait l’Empereur. La querelle en était arrivée au point qu’ils mirent en prison des Verdunois venus défendre leurs droits. En représailles, l’évêque de Verdun envoya ses hommes contre Saint-Mihiel. Vainqueurs, ils pillèrent le monastère et mirent le feu à la cité en 1084.

 

Pour éviter le retour d’un pareil désastre, la comtesse fit construire un château fort en 1090. Elle protégeait ainsi la ville et le monastère et percevait les produits des impôts et des tonlieus. Mais, en femme avisée, soucieuse de son confort, elle fit bâtir la Pallole, le Petit Palais, une luxueuse résidence près de l’église du bourg, munie des derniers progrès du Salon des Arts Ménagers.

 

Le véritable développement de Saint-Mihiel coïncide avec le déplacement du tracé de la route entre Reims et Metz qui passait alors par Toul. Les comtes de Bar vont la détourner à leur profit. Ils possédaient la puissante forteresse de Mousson devant un passage facile sur la Meuse. Ils y fondèrent Pont-à-Mousson. La nouvelle route rejoignait Saint-Mihiel où existait un pont de bois depuis le onzième siècle.

C’est ainsi que se fortifia la petite agglomération sous double protection seigneuriale et religieuse. Elle prit tout naturellement le nom de Saint-Michel qu’elle portait depuis les temps mérovingiens, bien que son nom en ait été peu à peu altéré en Saint-Mihiel.

C’est pourquoi Saint-Mihiel était curieusement une ville double. Chacune de ses deux parties était entourée de sa propre enceinte, même si une faible distance les séparait l’une de l’autre. La première, située le long de la Meuse, était nommée le quartier de la Halle qui abritait la vie commerciale. La seconde partie, plus à l’est, était le quartier du Bourg. On y trouvait le château de la comtesse Sophie, la prévôté, bref le centre administratif. On pourrait penser que ces deux parties finiraient par se rejoindre. Ce ne serait pas tenir compte du goût des Français pour les multiplications qui divisent. Il faudra attendre encore quelques siècles.

 

 

Un événement capital pour Saint-Mihiel survint en 1301. Le comte Thibaut de Bar avait eu l’imprudence de reconnaître un jugement de Philippe le Bel. Il était impliqué dans un procès qui l’opposait au chapitre de Montfaucon en Argonne. Tous les coups bas étant permis, les moines s’étaient mis en tête de se placer directement sous la suzeraineté du roi de France. Le procédé était cousu de fil blanc bien que les intéressés se soient plaints comme des écorchés avec la plus entière mauvaise foi. Thibaut aurait du ignorer ce jugement, ses terres étant en dehors du royaume(12) . Tout au contraire, il tomba dans le panneau et contesta ce jugement. Les juristes du Capétien sautèrent sur l’occasion. Ils donnèrent partiellement raison au comte, histoire de lui fournir une petite satisfaction, mais relevèrent qu’il s’était placé de lui-même sous la justice du roi. Il ne devait plus en sortir.

[12] Elles dépendaient de l’Allemagne

 

Le nouveau comte Henri III de Bar(13) fit une seconde maladresse. Il avait pris le parti d’Edouard III d’Angleterre dont il avait épousé la fille Eléonore. Il poussa l’inconscience jusqu’à être & peu près le seul à prendre les armes contre Philippe le Bel au cours de ses campagnes de Flandres.

[13] Comte de 1291 à 1302

 

Il oubliait que le roi avait non seulement les moyens de sa politique, mais qu’il les créait au besoin de toutes pièces. Philippe le Bel confirma la condamnation antérieure et envahit le comté. Vaincu et capturé à Vaubécourt par le connétable de Champagne Gautier de Crécy, le comte de Bar, par le traité de Bruges du 4 juin 1301. dut reconnaître la suzeraineté du roi sur ses terres à l’ouest de la Meuse. Le traité stipulait aussi qu’il devait se croiser. Il partit vers la Sicile et mourut sur le chemin du retour. Philippe le Bel fit élever à Paris son successeur, le tout jeune comte Edouard qui sera désormais contraint à l’alliance française.

 

Les Capétiens, pour la première fois, étaient suzerains d’un fief étranger au royaume. Le résultat immédiat fut que Saint-Mihiel devenait capitale du Barrois indépendant, dit ducal, par opposition au Barrois mouvant, dépendant du roi. Entre temps, pour le consoler de ses déboires, l’Empereur avait octroyé au vaincu le titre de duc en 1354.

Ce traité faisait des terres françaises de Vaucouleurs et Domrémy. Jeanne d’Arc et le sire de Baudricourt ne naîtront donc pas Allemands au siècle suivant, mais bien entendu, personne ne pouvait alors le savoir.

 

Le Barrois et la Lorraine étaient de farouches ennemis au début du quinzième siècle, alors que la France était divisée entre Armagnacs et Bourguignons et que les Godons(14) profitaient de leurs disputes pour se maintenir dans le royaume. Charles Il le Hardi(15), duc de Lorraine, marié à Marguerite de Bavière, parente de la reine lsabeau et de Jean sans Peur(16), était du parti bourguignon contre le dauphin Charles. Sa fille Isabelle était son unique héritière.

[14] Surnom donné aux Anglais. de leur juron habituel: God damm

[15] Duc de 1366 à 1481

[16] Duc de Bourgogne assassiné à Montereau en 1419

 

Le cardinal Louis, duc de Barrois, oncle maternel de Yolande d’Aragon(17) , s’était rangé parmi les Armagnacs par esprit de contradiction. N’ayant pas d’héritier, il se demandait bien à qui reviendrait son duché après lui, tous ses héritiers étant tombés à Azincourt en 1415.

[17] . Duchesse d’Anjou et reine de Sicile, belle mère du dauphin Charles, roi de Bourges. Philippe Erlanger (chaules VII . son mystère) a révélé son rôle dans le redressement du royaume

 

C’est alors qu’intervint Yolande d’Aragon dont les intérêts coïncidaient avec ceux du royaume. A force de persuasion, elle détermina le duc de Bar à adopter et reconnaître comme son successeur son second fils René d’Anjou(18. Il était alors âgé de dix ans et n’était autre que son petit-neveu. C’était un premier résultat. Pour la seconde manche, elle dépêcha Alison de May auprès du duc de Lorraine. C’était une magnifique créature toute en intelligence et en volupté, à laquelle le duc, homme galant amoureux de la beauté, ne sut résister bien longtemps. Non seulement elle lui donna cinq enfants, mais elle sut si bien retourner la situation sur l’oreiller qu’elle conduisit son ducal amant à accepter le plan de la reine Yolande dont les dispositions étaient tout à fait inattendues. René d’Anjou épousa Isabelle de Lorraine en 1419. Les deux duchés ennemis n’en formaient plus qu’un(19). Pour couronner le tout, ils avaient rallié le parti du dauphin.

[18] René (1409-1480) duc d’Anjou et comte de Provence en 1434, duc de Bar en 1430, de Lorraine en 1431, roi de Naples (1438-1442) et toujours titulaîre” de Sîcile en 1434.

[19] mais séparés par l’administration: Bar gardait la cour des comptes et Saint-Mihiel la cour de justice.

 

Les Bourguignons, qui lorgnaient depuis toujours sur la Lorraine, ne seront plus en mesure de relier leurs possessions de Flandres et de Bourgogne. L’écervelé Charles le Téméraire y laissera sa peau en 1477.

Il n’était que temps pour que s’accomplissent les événements de 1428. En cette même année 1419, Jeanne d’Arc avait sept ans. Elle pensait qu’elle grandirait parmi les siens, se marierait avec un voisin, aurait des enfants et vivrait une vie sans histoire entre les tâches obscures de la cuisine et de la lessive.

 

Pour l’instant les deux duchés n’en forment plus qu’un. Mais les sujets de René d’Anjou en auraient probablement préféré un autre. Il leur coûtait fort cher en raison de ses goûts dispendieux et de sa bourse percée comme le tonneau des Danaïdes. Il aimait collectionner les titres, se prétendait roi de Naples et même roi de Jérusalem, avec la regrettable précision que d’autres l’en avaient chassé et y régnaient à sa place. Roi de rien du tout, mais roi quand même, il s’acheta l’une des plus belles demeures de la ville en 1426. Comme il tenait à ses titres, cette maison prit le nom de Maison du RoI. Elle existe encore.

 

Saint-Mihiel était donc une petite ville prospère, célèbre pour ses draps et son orfèvrerie, mais aussi pour son école d’artistes dont le plus célèbre était le sculpteur Ligier-Richier(20). J’ai visité l’église Saint-Etienne qui abrite son chef d’œuvre, le fameux SaInt-Sépulcre, exécuté entre 1554 et 1564. Il est composé de treize statues de personnages plus grands que nature, vêtus à la mode de la Renaissance. Les hommes, toujours barbus, Nicodème, Joseph d’Arimathie, les Saintes Femmes y sont sous le regard des soldats romains dont deux jouent aux dés sur un tambour. Son autre oeuvre, improprement appelée I. squelette, se trouve dans I’Eglise Saint-Pierre de Bar-le-Duc.

[20] Ligier-Richier (1507-1567), chassé comme protestant se réfugie à Genéve en 1564. Sa maison existe toujours au 7, rue Haute des Fossés

 

Après une première occupation française en 1632, Richelieu voulait coûte que coûte s’emparer de Saint-Mihiel qui refusait de se laisser annexer. Louis XIII dirigea lui même les opérations depuis le château de Koeurs. Intensément bombardée, Saint-Mihiel fut contrainte de se rendre au bout de deux jours en septembre 1635. Les représailles furent très dures. Les chefs civils et militaires furent prisonniers, la garnison envoyée aux galères, la ville pillée avant que ses murailles ne soient abattues. C’était la guerre de Trente Ans. Les armées rivales, Français, Impériaux, Suédois, etc.., vivaient sur la pays, massacrant les habitants et brûlant les récoltes. Il ne manquait que la peste. Elle arriva à son tour, accablant indifféremment vainqueurs et vaincus.

C’est pourquoi, ne voulant pas rester sur cette impression déplorable, je me suis rendu en l’église Saint-Michel où un tableau retrace l’action généreuse de Saint-Vincent de Paul, un apôtre de la charité qui avait tant à faire pour porter secours aux affligés et réparer les méfaits de la soldatesque.

 

L’occupation dura jusqu’en 1661, date à laquelle le traité de Vincennes la rendit au duc Charles IV(21) Après lui, François III (22) fut le dernier duc de la Lorraine indépendante. En 1736, il épousa l’Impératrice Marie-Thérèse et renonça à ses duchés pour régner à ses côtés comme Empereur d’Autriche sous le nom de François 1er  (1745-1765), un trône qu’il jugeait à juste raison bien mieux assis que le sien. Il est le père de Marie-Antoinette.

[21] Duc de 1624 à 1675

[22] Duc de Lorraine de 1729 à 1736, il cède ses droits à Stanisias Leczynski et devient grand-duc de Toscane

 

Saint-Mihiel ne sera définitivement française qu’en 1766, à la mort de Stanislas Leczynski, beau père de Louis XV. Roi détrôné de Pologne, il avait reçu en dédommagement la Lorraine en viager.

En passant par la Lorraine